Le potentiel érotique de ma femme, David Foenkinos, Gallimard ( La Blanche )

Hector a un frère aîné, Ernest ( pour qui il travaille dans son cabinet d’avocat ), des parents très gentils mais à qui il ment tout le temps, et surtout une passion : il collectionne…
Quoi ? A peu près tout, cette passion est changeante. Oh, il se soigne. Au début du récit, il rate même son suicide. Et puis, après une initiation sexuelle imprévue avec Laurence, la femme d’un ami récent, Marcel ( qui, lui, collectionne les cheveux ), il rencontre à la BFM une certaine Brigitte à qui il veut faire croire qu’il a été aux Etats-Unis. Ca tombe bien : elle aussi. Et c’est le coup de foudre. Hector et Brigitte se marient. Et Hector retombe dans le travers de la collectionnite – mais comme il aime sa femme, c’est elle qu’il décide de collectionner, plus exactement « les moments où elle lave les vitres », instants chargés à son goût d’un intense potentiel érotique. Mais comme c’est là une maladie inavouable, il décide de la filmer à son insu. Ce qui marque le point de départ d’un malentendu et de nouvelles aventures…

Bien sûr, vous avez lu La délicatesse, qui a propulsé David Foenkinos au statut d’auteur de best-seller ( il est traduit dans 35 langues ). Et il est toujours intéressant de connaître les œuvres qui ont précédé un gros succès…
Aucun doute, Le potentiel érotique de ma femme est un récit drôle, inattendu, et qui se lit d’une traite. Mais surtout, il est d’une cocasserie et d’une originalité inédites. A se demander, et ce pourrait être son seul défaut, si l’auteur n’en fait pas… un peu trop. Et si cette recherche permanente ( systématique ? ) de la surprise ou de l’effet ( pour chaque phrase, mais si ! ) constitue moins pour David Foenkinos un défi qu’un truc. Bref, au-delà de la réussite incontestable d’une « écriture d’effets » ( mais après tout, c’est le cas des Oulipiens, de Queneau à Pérec en passant par Emile Ajar ) plane chez le lecteur un doute : l’auteur ne cherche-t-il pas à tout prix à étonner, à surprendre, dans une sorte de récit qui semble improvisé avec brio ?


Lu dans « La Blanche », qu’on ne présente plus. Mais au fond, ce récit aurait pu tout aussi bien être publié aux Editions de Minuit.

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