Les éditeurs de répondent pas aux auteurs inconnus qui leur adressent un manuscrit...
Pourquoi ?
Contrairement aux bruits qui courent, les jeunes lisent ( sur écran, certes... et ils zappent ! ) et ils écrivent de plus en plus !
Comme beaucoup d’écrivains, je reçois de nombreux mails d’auteurs ( jeunes ou moins jeunes ) qui sollicitent mon aide et me demandent :
— de lire leur récit joint ( je ne le ferai pas... d’abord par manque de temps ; ensuite parce que je ne me juge plus compétent ; enfin pour ne pas prendre le risque d’être accusé plus tard de leur avoir piqué une idée – si, si, ça m’est arrivé ! ! )
— de leur confier l’adresse de plusieurs éditeurs ( ces adresses sont toutes trouvables sur Internet ! Il faut faire l’effort d’inscrire éditeurs adresses sur Google... et de cliquer en suivant pas à pas les mentions qui s’inscrivent ! )
— pourquoi l’éditeur à qui ils ont envoyé leur récit ne leur répond pas.
Je crois pouvoir livrer quelques éléments de réponse à cette question !
1/ Vous avez envoyé votre texte par mail en document joint.
Ne vous étonnez pas : le plus souvent, le fichier ne sera pas ouvert. Les raisons en sont multiples : on redoute que le fichier ne contienne un virus, les envois de ce genre sont nombreux et pas toujours très sérieux, etc.
2/ Vous avez envoyé un vrai manuscrit papier chez l’éditeur...
Il se peut alors que...
— vous vous soyez trompé d’éditeur !
Celui auquel vous avez envoyé votre texte ne publie pas ce genre de récits. Avant de choisir un éditeur, vérifiez que ce dernier a déjà publié des récits pour la tranche d’âge concernée, ou dans le même genre ( fantastique, SF, policier, conte, etc. )
— dès la première page, dès les premières lignes, la personne chargée de « défricher » les envois ( certains éditeurs reçoivent des dizaines de manuscrits chaque jour ! ) comprenne que le récit en question ne concerne aucune collection de la maison. Ou qu’elle juge le style maladroit, l’imaginaire pauvre et devine ainsi ( ou croit savoir ? mais c’est ainsi ! ) qu’il est inutile d’aller plus loin dans la lecture.
Elle le feuillettera pour en avoir la confirmation et votre envoi ne franchira pas la première barre d’obstacles.
— votre récit soit « retenu pour lecture ». C'est-à-dire que le « défricheur » l’a lu et a jugé qu’il pouvait peut-être être publié. Le texte sera alors le plus souvent photocopié en trois ou quatre exemplaires et envoyé à des « lecteurs » : des gens de la maison ou des personnes extérieures qui sont payées pour lire des manuscrits et livrer leur avis. Si l’ensemble des avis est positif, le responsable de la collection prendra alors contact avec vous pour vous informer... et vous demander souvent, avant la signature de tout contrat, de modifier ou d’améliorer votre texte.
— votre récit soit finalement rejeté, pour de multiples raisons : il est trop compliqué, il souffre de faiblesses jugées trop graves pour que des modifications ou améliorations soient demandées... mais ces fameuses raisons, il ne vous les livrera pas !
POURQUOI ?
Là encore, les facteurs sont multiples !
1/ Il n’a pas de temps à perdre.
2/ S’il prenait le risque de vous livrer les raisons de son refus...
— vous pourriez vous vexer. Et la prochaine fois que vous écrirez un récit... vous l’enverrez à un autre éditeur, ça, c’est sûr !
— vous pourriez améliorer votre texte en fonction de ses judicieux conseils – mais en cas de nouveau refus de sa part, vous pourriez... soit vous fâcher car finalement, vous pensiez aboutir et vous avez retravaillé votre récit pour rien ( voir ci-dessus ), soit l’envoyer à UN AUTRE EDITEUR ( concurrent, forcément ) qui, du coup, bénéficiera des conseils que le précédent éditeur a pris le temps de vous donner !
Dernière réponse à une question que me posent de nombreux auteurs débutants :
Je n’ai pas reçu de réponse... pourquoi ?
Là encore, les raisons sont diverses !
1/ L’éditeur est si débordé qu’il a remis à plus tard la lecture du texte de cet auteur inconnu
2/ L’éditeur reçoit tant de manuscrits qu’il ne les renvoie plus à leurs auteurs ( c’est de plus en plus fréquent, et d’ailleurs précisé sur le site de l’éditeur )
3/ L’éditeur ne renvoie par la Poste le manuscrit refusé que si l’auteur a pris la précaution d’ajouter à son envoi une enveloppe correctement timbrée pour le retour.
4/ L’éditeur a indiqué sur son site ( ou a eu la gentillesse de vous répondre ) que si l’auteur n’est pas venu récupérer son manuscrit dans les locaux de l’éditeur avant un, deux ou trois mois, celui-ci sera automatiquement détruit.
Ouf !
Si ce petit billet ne donne aucune piste aux auteurs débutants pour être publiés, au moins leur permettra-t-il de les aider à aborder plus lucidement les labyrinthes de l’Edition !
C.G.
1 De Claire K -
Waouh... et dire qu'il y en a qui s'en sortent dans ce labyrinthe paperassier... Vu comme ça, ça a l'air encore plus impossible que ce que je pensais de publier un livre. Déprimant.
Combien de manuscrits sont-ils publiés, en moyenne? J'ai déjà vu des chiffres entre 1 sur 2000 et 1 sur 500, autant dire que je me pose toujours la question...
2 De Hélène Louise -
Le problème, je crois, quand on sollicite des éditeurs (qui ne vous ont rien demandé, même s'ils recherchent peut-être vraiment des textes d'auteurs français, ce dont on doute d'ailleurs pour certains d'entre eux à voir leur ligne éditoriale) est que l'on reste bloqué dans son optique personnelle : trouver quelqu'un qui accepte de prendre les risques financiers nécessaire à la promotion de son récit.
Je pense ainsi qu'il est utile de faire un effort d'imagination en se mettant à la place du comité de lecture (même si sa nature et son organisation demeurent bien mystérieuses) : on est ainsi mieux préparé à gérer ses envois et aussi mieux armé à surmonter les déceptions.
Et surtout ne jamais oublier deux choses : quand votre texte est refusé, ce n'est pas forcément parce qu'il est nul... ni parce que vous êtes un génie incompris ! Toujours cette histoire de juste milieu.
On peut toujours s'améliorer dans l'écriture, et s'arrêter sur un refus n'est pas mal en soi, mais sans doute la preuve d'un manque de motivation ou, bien sûr, d'un manque crucial de temps.
Enfin, si je devais donner un conseil aux auteurs non édités (comme moi, puisque je suis auto-éditée) c'est de se poser certaines questions : Est-ce que j'écris pour écrire ou pour être édité ? Si je ne suis jamais édité, vais-je poursuivre malgré tout à écrire, pour le plaisir ? Si je continue à écrire, que vais-je faire de mes textes ? Et enfin, un livre est écrit pour être lu ; à partir de combien de lecteurs vais-je m'estimer satisfait ?
En effet, il ne faut pas oublier non plus un point essentiel ; être édité ne signifie pas des revenus financiers permettant d'arrêter tout autre activité professionnelle. C'est une reconnaissance (certainement bien agréable, je ne sais pas, je ne connais pas !) et une justification pour continuer à écrire.
Pour ma part, bien qu'ayant à charge le poids de l'impression de mes livres (très satisfaisant aussi, j'ai pu y mettre la qualité et les illustrations que je souhaitais), j'ai désormais le bonheur d'avoir un lectorat, dont je suis très proche, qui attend la suite de mes écrits avec impatience.
Je continuerai d'envoyer sans doute ma "production" de temps en temps à des éditeurs très ciblés, par principe, mais sans en attendre grand chose, juste "au cas où"...
3 De grenier christian -
Combien de livres sont édités par rapport au nombre de manuscrits envoyés ? Peu, un sur mille environ Claire, en effet... mais ce chiffre ne cesse de croître, car de nombreux lecteurs se découvrent des vocations ( légitimes d'ailleurs ! ) pour l'écriture.
Je crois, Hélène Louise, que vous êtes... un "écxrivain dans l'âme", dans la mesure où écrire vous suffit.
Etre publié est en effet un "plus", comme on dit.
Pour ma part, j'écrivais bien avant d'être publié.
Et si un jour, les éditeurs ne voulaient plus de mes manuscrits, cela ne m'empêcherait pas de continuer à écrire !
CG
4 De Hélène Louise -
Tout cela peut paraître un peu décourageant ! Mais écrire, comme le reste, s'apprend en pratiquant. Rares doivent être les écrivains dont le premier essai a été couronné de succès, il faut donc persévérer.
Et ne pas oublier une dernière chose ; comme au loto, 100 % des auteurs édités ont tenté leur chance ! Personne n'ira jamais chercher votre manuscrit dans votre tiroir, alors, il faut foncer et ne pas se décourager... tout en gardant à l'esprit qu'une "réussite" à la Harry Potter n'est pas ce qu'il faut avoir en ligne de mire.
Bonne écriture et bonnes lectures à tous !
5 De Aragon -
Je viens d'écrire un livre : Blanche ou l'oubli... personne n'en veut... que faire ?
6 De christian grenier -
Insistez, Cher Louis !
Après votre Mise à mort, on n'est pas près de vous oublier. Et vous avez un appui de choix avec votre trio laid !
7 De Quelqun -
Moi, je trouve ça encourageant, parce que ça nous explique pourquoi seulement 1 / 100 (ou un chiffre similaire) des manuscrits sont pris. Puis, après qu'on nous est dit que certains ne les lisent juste pas (dans certains cas) vous pouvez simplement renvoyer votre manuscrit 3 mois plus tard ...
Moi j'ai 15 ans et j'ai presque finalisé le plan de mon histoire après 2 mois et je compte bien écrire mon roman et être publié. Le 1/100 doit bien être quelqu’un ;)
8 De adelaneau -
j'ai envoyé chez STOCK des écritures sur 103 pages pour publication en ayant eu soin de fournir enveloppe timbrée pour retour en cas de non acceptation, cela depuis 8 mois. Après demandes vaines j'ai adressé ma demande par R.AR mais n'ai pas non plus obtenu de réponse? que puis-je faire
9 De Patrick -
On dirait que Stock fait parti des "derniers de la classe" pour "rendre les copies" ...
Si j'en crois ce site Web (que je ne connais pas ) :
http://jeunesecrivains.superforum.f...
Mais j'en profite pour donner un lien vers le site d'un auteur (Lionel Davoust) qui tente d'aider les apprentis écrivains.
Par exemple pour le sujet courant :
http://lioneldavoust.com/2015/delai...
et
http://lioneldavoust.com/2015/delai...
Courage !
Patrick, le Webmaster