Facebook ? Non, merci !

De nombreux amis et correspondants s’étonnent : « Comment ? Tu n’es pas ( encore ) sur Facebook ? » Au point que les responsables d’un récent salon du livre auquel je me suis engagé à participer m’ont envoyé un mailing ( sans doute relayé à tous les auteurs du Salon ) me priant de « relayer ces informations sur votre compte Facebook. »

Puisque le premier venu sur Internet peut rejoindre Facebook, il paraît évident qu’un écrivain y a une place prioritaire.

Désolé, je ne fais pas partie du club ; et c’est évidemment un choix.

Pourquoi ?

Je pourrais répondre : parce que…

  • grâce à l’amabilité de Patrick Moreau et de nooSFere, je dispose d’un site Internet et d'un blog, et que cela me semble largement suffisant pour y diffuser des infos concernant mon actualité… ou mes billets d’humeur.

  • ceux qui désirent mieux me connaître ( mes ouvrages et ce que des lecteurs ou critiques en pensent ) disposent de ce site et de ce blog, de Wikipedia, de mes livres - et de milliers d’articles me concernant quand on tape mon nom et mon prénom sur n’importe quel moteur de recherche.

  • ceux qui veulent me joindre peuvent le faire par le biais de mon site, en cliquant, au bas de la page d’accueil, sur la petite enveloppe ECRIVEZ A L’AUTEUR ( et que ceux qui n’ont pas de réponse se s’étonnent pas : ils ont tout simplement oublié de noter leur adresse mail sans laquelle il m’est impossible de leur répondre )

  • outre ces correspondants invisibles qui ont fait l’effort de me trouver, j’ai de vrais amis, en chair et en os, avec lesquels j’échange – y compris et surtout de visu, parce que je vais chez eux, ils viennent chez moi. Et on se voit ( autrement que par le biais de Skype )

En réalité, mon principal motif est… idéologique : on connaît mes positions sur Google et son flicage permanent – mais à moins de vivre en ermite, sans adresse mail, sans Internet, sans carte bancaire, etc. ( les limites peuvent aller jusqu’au nomadisme intégral et à la vie en autarcie complète ), être en liaison Internet semble hélas aujourd’hui une pratique quasi obligatoire, faute de quoi on se coupe des éditeurs, des salons, des enseignants, des bibliothécaires… j’en passe – Internet a ses avantages…

Et ses limites.

Comme l’a fait remarquer Jean-Baptiste Roch dans un récent numéro de Télérama, la CNIL reproche ( à juste titre ) à Facebook de « collecter sur les internautes sans leur consentement des données liées à leur orientation sexuelle, à leurs croyances religieuses ou à leurs opinions politiques ( données qui ) sont ensuite envoyées au Etats-Unis pour être amassées, triées, étudiées – sans qu’on en sache plus sur leur utilisation. La CNIL pointe encore l’installation systématique sur l’ordinateur de chaque utilisateur, de treize cookies, sortes de fichiers espions qui enregistrent d’autres informations sur la navigation de l’internaute. Et qui permettent notamment un ciblage publicitaire. »

Ajoutons que la CNIL a menacé Facebook d’une amende s’il ne se conformait pas à ses instructions. Une amende qui pourrait se monter à… 150 000 euros ( j’entends d’ici Marck Zuckerberg éclater de rire à l’annonce de ce chiffre ) Une loi plus dissuasive serait paraît-il… « en préparation ».

En attendant, ( et indépendamment de Google qui joue dans la même cour ) Facebook continue de glaner et trier les informations… que tous ses membres lui livrent gracieusement !

A l’heure où certains redoutent la prolongation d’un état d’urgence qui permet à l’Etat de ratisser nettement plus large que l’écoute de suspects terroristes, je refuse de me plier à cet espionnage mondial librement consenti.

Peut-être parce que je me dis qu’aux Etats-Unis, justement, pourrait bien être élu un certain Donald Trump ( ou même… un Ted Cruz – vous connaissez ? ).

Et qu’en France, qui sait ?…

CG

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