Tout commence, ce 12 juin 1991, par l’intrusion clandestine, en Alaska, de deux hommes dans une vieille maison en tourbe où gisent depuis 75 ans des cadavres congelés. Sans doute ont-ils succombé à une pneumonie. Un microbiologiste collectionneur va en douce leur prélever du tissu pulmonaire...
Cinq ans plus tard, à New York, le médecin légiste Jack Stapleton et sa collègue Laurie se trouvent confrontés à la morgue de leur hôpital à une série de décès brutaux et suspects survenus à l’Hôpital Général de Manhattan. La Peste à New York ? Vraiment ?
Or, cet hôpital est le fief d’AmmeriCare, une société privée avec laquelle Jack a de vieux comptes à régler...
En effet, autrefois, Jack était un ophtalmologiste réputé. Mais il a perdu sa femme et ses filles dans un accident d’avion ; il a changé de spécialité… et même de prénom. Désormais, il vit ( dangereusement ) à Harlem, roule ( imprudemment ) en vélo, fréquente les Blacks du ghetto avec lesquels il joue au basket. Amer, désabusé, il cultive la provocation, joue avec le feu et se fâche avec sa hiérarchie. Car il finit par douter que ces décès soient si accidentels…
Dans le même temps, Terese et Colleen, deux jeunes cadres féminins d’une entreprise d’assurance de publicité pour la santé ( la bien nommée Willow and Heath ) sont chargées d’une campagne urgente ; mais elles manquent d’idées. Et tandis que Chet, un collègue de Jack, est séduit par Colleen au cours d’une soirée, Terese ( qui brigue un poste de direction ) s’intéresse de près à Jack, qui pourtant apprécie peu la publicité médicale.
Jack va-t-il tomber amoureux ? Lui-même a du mal à y croire…
Mais une nouvelle série de décès par virus fait bientôt craindre une épidémie. Et Jack, trop curieux, va mener lui-même son enquête dans un hôpital où il n’est pas, mais pas du tout le bienvenu. La preuve : un cambriolage, des coups, et des menaces de mort.
Rien qui soit de taille à le faire reculer…
Il existe deux Robin Cook. Un brillant écrivain anglais ( décédé ) ; et un auteur américain de thrillers médicaux. On l’aura compris, c’est du second qu’il s’agit.
L’auteur de Contagion ne se pique pas de littérature. Certains l’accuseront peut-être d’être au degré zéro de l’écriture. Mais c’est un romancier efficace, un ancien ophtalmologiste qui connaît son métier, comme un John Grisham mène brillamment ses histoires d’avocats.
Si j’ai lu Contagion, c’est d’ailleurs par erreur… après avoir vu un film dont j’ai cru que le roman éponyme avait Robin Cook pour auteur.
Or, ce n’est pas le cas - mais les rapports entre les deux histoires sont fréquents.
L’origine de certaines maladies sont des virus mutants. Si le film se clôt magistralement, en trois plans, sur la clé de la fameuse contagion, c’est, dans le roman, la scène d’ouverture qui est ( en partie ) le germe du mal.
Même si l’on n’est pas passionné par la médecine, et si certains passages nécessiteraient le Vidal en guise de dictionnaire, Contagion reste un thriller captivant et édifiant. Il offre une étude documentée sur la façon dont progressent les maladies et une critique du système de santé américain.
Certes, il s’agit d’une fiction. Mais le réalisme y est si vraisemblable qu’on se prend à réfléchir aux risques que l’on prend souvent sans le savoir… On finit par s’attacher très vite à Jack Stapleton et à un avenir sentimental qu’il a bien du mal à imaginer, tant le souvenir de l’accident survenu à sa famille ( et dont il se croit en partie responsable ) est toujours présent.
A noter que Laurie et lui auront un avenir commun dans certaines de leurs futures aventures.
Malgré son contexte médical quasi permanent, Contagion est un vrai roman policier. Avec des morts suspectes, une enquête, des coupables... et une intrigue sentimentale parallèle qui est loin d’être manichéenne ( car même si elles l’ignorent, Laurie et Terese finissent par se révéler rivales ).
Robin Cook mène tout cela tambour battant.
Ce thriller se lit d’une traite, sans une seconde d’ennui. Et il donne envie de se plonger dans d’autres intrigues du même auteur.