Le manipulateur, John Grisham, Robert Laffont

Jeune avocat noir ( injustement ) condamné à dix ans de prison, Malcolm  Bannister envisage de gagner sa liberté ( et la protection du FBI ) en révélant l’identité de l’assassin du juge Fawcett et de sa secrétaire. En effet, au cours de sa détention, son ancien métier lui a permis d’entrer en contact avec de nombreux détenus qui faisaient ( légalement ) appel à lui pour tenter de passer en cassation ou de voir leur procès révisés. Et il connaît le coupable.

Hésitants puis convaincus, les hommes du FBI retrouvent et arrêtent Quinn Rucker, le suspect dénoncé par Malcolm. Le meurtrier présumé vient justement de s’enfuir ; ils le cuisinent jusqu’à obtenir ses aveux. Libre – mais sous surveillance – Malcolm devient alors la cible du frère de Rucker, car ce dernier a deviné qui l’a trahi. L’avocat réhabilité, mais qui a dû changer de nom et de visage aux frais du FBI, part alors à la recherche d’un certain Nathan Cooley. Se faisant passer pour un producteur de documentaires, il lui propose de participer à un tournage…

 

C’est une histoire tordue, un peu plus encore que d’habitude !

Tout d’abord, le lecteur prend fait et cause pour Malcolm, qui s’exprime une fois sur deux à la première personne, l’autre moitié étant un récit mené de façon extérieure et classique par Grisham (  c’est un détail important à mes yeux. )

Evidemment, quand Malcolm parvient à ses fins et sort de prison, on se demande pourquoi on n’en est qu’au premier tiers du récit. Ah… il est vrai que l’avocat est alors pourchassé, en danger, et qu’il veut retrouver Vanessa ( la sœur d’un ancien détenu ) dont il est tombé amoureux. Mais bon, il la retrouve. Et quand, dans la peau d’un faux producteur, il retrouve ce mystérieux Nathan Cooley dont on n’a jamais entendu parler, et qu’il lui propose un tournage, le lecteur comprend que l’histoire est loin, très loin d’être achevée. Et il repense forcément au titre : Le Manipulateur… surtout s’il a lu ce classique qu’est Le Meurtre de Roger Acroyd !

Bref, si ce Grisham n’est pas le meilleur parce que les embrouilles se succèdent, c’est là sans doute le roman dans  lequel l’auteur utilise avec le plus de précision ses connaissances dans le domaine du droit américain. Au lecteur français de s’adapter.

Cela dit, Le Manipulateur reste un excellent thriller, distrayant et captivant à souhait.

 

CG.

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