Le lecteur exigeant devra privilégier la lecture de cet ouvrage à celui, plus court et plus simple, de Françoise Cloarec.
Universitaire spécialiste de Marguerite Duras, Alain Vircondelet ( né en 1947 ) s’est, entre autres, penché sur la vie et l’œuvre de Séraphine de Senlis. Cet amateur de poésie est en effet un biographe reconnu qui a travaillé sur Pascal, Huysmans, Saint-Exupéry, Albert Camus, Balthus, Françoise Sagan, Casanova, Jésus, Jean-Paul II ( ! ), Venise, Tolède – et l’Algérie, dont il est natif.
Il aborde en détail la vie de Séraphine ; dans le dernier quart de son ouvrage ( pages 150 à 200 ), consacré à l’enfermement de son personnage, il cite abondamment à la fois les diagnostics des médecins qui se sont penchés sur son cas mais aussi les écrits ( souvent délirants et peu cohérents ) de la malade pendant les dix années de son enfermement.
Sa biographie est dense, parfois lyrique ; et elle nous fait partager de légitimes interrogations sur l’origine de la création de l’ancienne bergère et domestique devenue malgré elle un sorte de génie de la peinture. Si le copyright date de 2008, sans doute cet ouvrage reprend-il en partie les éléments de sa Séraphine de Senlis ( que je n’ai pas lu ) publié en 1986 chez le même éditeur.
Certes, le lecteur n’en apprend guère plus sur les épisodes de la vie de notre héroïne ; mais l’auteur se penche de plus près sur le contenu des toiles ( dont la majeure partie semble hélas avoir été perdue ) ; il tente d’approcher l’origine ( ou/et les mystères ) de sa création et de sa folie, comme le titre de son essai le suggère.
Création, foi et folie semblent en effet faire bon ménage ; et en refermant cet ouvrage, on est tenté d’aborder le cas d’autres créateurs border line comme Camille Claudel, Antonin Artaud, Van Gogh, Lautréamont… et bien d’autres !
CG