LA DEMOCRATIE… ET SES LIMITES ?

En cette période d’élections ( Brexit, Donald Trump, primaires de la droite et de la gauche, présidentielles, législatives ) je continue de m’interroger sur…la pertinence de la démocratie.

Eh oui, ce mode d’élection permet de mettre au pouvoir – aux USA, à titre d’exemple… – d’anciennes vedettes de cinéma ( Ronald Reagan ) de la téléréalité ( Donald Trump )… ou des professionnels de la politique ( les Kennedy, les Bush, les Clinton – ah non, on y a échappé ) qui se succèdent comme nos anciens rois.

A noter que si un écart sexuel ( Bill Clinton & Monica Levinsky) peut vous causer les pires ennuis, des mensonges d’état caractérisés n’empêchent pas un certain George W. Bush d’être réélu et de continuer de parader sans être accusé de crime d’état : les « armes de destruction massive » inexistantes, ont pourtant été le prétexte d’une guerre qui a causé des milliers de victimes. De quoi ( presque ! ) regretter Saddam Hussein !

Très étrange, non ?

Pourquoi continuer à vouloir élire démocratiquement un chef d’état ?

Ne serait-il plus simple de porter au pouvoir le plus riche – ou ( ce qui revient au même ) celui qui dispose des plus gros moyens, légaux ou pas, pour effectuer sa campagne ?

Ou encore celui qui bénéficie du soutien indirect des médias ? Donald Trump l’a d’ailleurs admis : qu’importe qu’on en dise du mal, l’essentiel est qu’on parle de lui !

La démocratie, semble-t-il, c’est donner raison au plus grand nombre. Soit.

En ce cas, au lieu de demander aux électeurs de se déplacer pour mettre un bulletin de vote dans une urne, ne serait-il pas plus rapide, économique et judicieux de demander à chacun qu’il vote… au moyen de son téléphone portable ( qui, aujourd’hui, n’en possède pas un ? ).

Récemment, en écoutant la radio, je suis tombé sur RMC au moment où le présentateur procédait à un sondage concernant… le baccalauréat ! Puis la circulation alternée.

Faut-il le ( la ) conserver ? Vous êtes pour ou contre ? Votez !

Aujourd’hui, la vox populi l’emporte.

Imaginez plutôt : au lieu d’avoir des députés ( qu’il faut élire, payer – et qui souvent, c’est un comble, ne se déplacent même pas à l’Assemblée ! ) dont le niveau des débats ( et des insultes ) est assez consternant, pourquoi ne pas demander à la population de s’exprimer, par le biais du Smartphone, si l’on est pour ou contre :

* la suppression du bac

* la circulation alternée

* la peine de mort

* l’accueil aux immigrés

* le stationnement payant à Paris

* les impôts…

J’en passe – et je devine que vous vous interrogez : est-ce que Grenier plaisante, ou pas ?

A peine.

Parce que notre façon d’élire un ( unique ) responsable national devient aussi ridicule et people que les sondages des auditeurs de RMC.

Imaginons que nous ne puissions conserver, à la télé, qu’une seule émission.

Savez-vous celle qui arrive en tête des audiences ? D’après Internet… c’est The Voice !

Suivi de Plus belle la vie.

Mais la meilleure audience nationale en 2016 a été… L’amour est dans le pré !

Qui dit mieux ? Emmanuel Macron ( avec « Je crois dans l’intelligence des Français ! » en 2016 ) ou… De Gaulle ( avec « Les Français sont des veaux ! » en1940)

S’il faut se fier à la majorité, et s’il ne fallait garder qu’une seule chaîne, ce serait TF1 ( 18,6% d’audience ). En queue de peloton, Arte avec 1,9% et… LCP ( 0,3% d’audience, mais qui regarde LCP ? Euh… moi, entre autres ! )

Où je veux en venir ?

A ceci, comme je le suggère de façon provocatrice dans mon roman Virus LIV 3 :

Il ne devrait pas y avoir un représentant du peuple, mais plusieurs, seuls décisionnaires suite à un débat et à leur accord unanime.

Ces représentants ( une quarantaine ? ), irréprochables, ne seraient pas payés. Et ils retrouveraient leur emploi ordinaire après une période donnée.

De façon provocatrice, j’imagine dans mon récit que ce sont… des intellectuels, des écrivains et des philosophes – une hérésie qui entraîne une « dictature des Lettrés ». Mais la dictature des uns est l’utopie des autres – euh… oui, je revendique le copyright de cette formule !

Rêvons d’une société gouvernée de façon collective par :

* des sommités reconnues dans leur spécialité ( médecine, philosophie, économie, etc. ) comme Hubert Reeves, Axel Kahn, Nicolas Hulot, Pierre Rabhi, Claude Hagège, Michel Onfray, Joseph Stiglitz, Aung San Suu Kyi, le pape François, le Dalaï Lama… j’en passe.

* des citoyen(ne)s ordinaires, un commerçant, un agriculteur, un ouvrier, un chômeur, un chef d’entreprise, une mère ( ou un père ) au foyer, etc.

Comment seraient-ils choisis ?

Pour le premier groupe, par leurs pairs ( à noter que les responsables religieux le sont déjà ! ) Pour le second groupe… au hasard.

La stochastocratie est d’ailleurs un mode de gouvernement qui perdure : les jurés des cours d’assise sont choisis de cette façon. Une manière de mettre un citoyen ordinaire devant des responsabilités extraordinaires.

Un roman de Gérard Klein ( Le sceptre du hasard ) aborde ce point de vue de façon caricaturale. Je l’évoque souvent lors de mes conférences.

La question qu’on me pose alors est :

- Et… ça fonctionne, la « stochastocratie » ?

Ce à quoi je réponds :

- Pas très bien. Mais au fond, pas tellement plus mal qu’avec les autres modes de gouvernement !

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