En l’absence de son collègue Erlendur, en vacances, c’est Sigurdur qui mène l’enquête. Sigurdur est un policier misanthrope, divorcé ( et nostalgique ) d’une Bergotha dont il n’a pas eu d’enfant.
Patrekur, un vieil ami à lui, le met en contact avec son beau-frère Hermann ; sa femme et lui sont en effet l’objet d’un chantage : deux ans auparavant, ils ont participé à une « soirée entrecôtes » ( comprenez : une soirée échangiste ! ) et depuis peu, un couple d’anciens protagonistes les menace de mettre en ligne des photos et des vidéos très compromettantes...
Eh oui : la femme d’Hermann est promise à un brillant avenir politique ; et voir les travers de sa vie privée ainsi affichés serait très gênant !
Pour rendre service à Patrekur, le policier Sigurdur se rend donc en douce chez le couple maître chanteur : Lina et Ebbi. Mais il trouve Lina inconsciente, méchamment et récemment malmenée ; et Sigurdur lui-même échappe de peu à un agresseur inconnu, violent et trop rapide pour qu’il puisse le rattraper.
Hélas ! Le décès de Lina éclaire soudain ce banal fait divers sordide ; et Sigurdur doit affronter sa hiérarchie car il a rendu visite au couple des maîtres chanteurs sans prévenir sa brigade. Il est devenu le témoin imprévu de ce qui se révèle un meurtre aux motifs mystérieux.
Parallèlement à cette intrigue policière, on suit l’étrange destin d’un enfant abandonné, élevé à la campagne par des parents adoptifs aimants – puis récupéré à l’âge de 12 ans par une mère irresponsable qui s’est acoquinée avec un ami... peu recommandable, aux penchants pédophiles et pervers.
Quand s’ouvre ce roman, le garçon, devenu adulte, est parvenu à capturer son ancien tortionnaire ; il menace de le tuer s’il ne lui révèle pas où il a caché de vieux films ( là encore ) très compromettants...
On sait tout le bien que je pense d’Arnadur Indridason depuis la sortie en France, en 2006, de son premier ouvrage, La cité des jarres, dont j’ai livré en son temps la critique sur mon site. Dix ans et quelques romans plus tard, notre auteur islandais préféré n’a rien perdu de son efficacité. Sa Muraille de lave captive son lecteur dès les premières pages.
Seule difficulté : les polars d’Indridason sont... très « dur » : Arnaldur, Erlendur, Sigurdur, Patrekur, Ingolfur...
Aussi, il est vivement conseillé de noter les noms et fonctions des dix premiers protagonistes de l’ouvrage – oui, on les retrouvera !
Cela fait, le lecteur suivra avec passion l’enquête d’un policier solitaire et mal dans sa peau... En effet, les parents de Sigurdur se sont séparés. Sa mère s’est remariée ; et son père, un vieux plombier usé par le travail, refait surface de façon très inopinée, en faisant écho à l’affaire en cours...
Voilà donc Sigurdur empêtré dans un méchant pétrin, en attendant que soit effectué le lien entre ce chantage aux films pornos et ce ( plus très ) jeune inconnu aux prises avec son vieux tortionnaire....
Comme le révèle Sigurdur à son ex épouse Bergotha, « cette enquête se révèle plus complexe qu’elle ne le semblait au premier abord » !
Elle va en effet l’entraîner vers un autre cadavre, découvert au bas de la fameuse « muraille de lave » du titre, du côté des banques islandaises et d’un projet financier audacieux qui a mal tourné... à l’image de la crise que l’Islande a dû affronter au moment où ce roman est sorti !