Dix jours sans écrans, Sophie Rigal-Goulard, Rageot

La maîtresse de CM2B, Mme Guégan, lance un défi à ses élèves : passer dix jours sans télé, ordinateur, tablette, console, smartphone... Pour Louis ( dit Loulou ), c’est mission impossible. Paloma ( dite Bichertte – et elle a, comme Louis, horreur des surnoms qu’on lui donne ) juge le pari intéressant, même si elle regretterait de rater les épisodes de son feuilleton télé favori : Secrets au collège. A la stupéfaction de Louis ( et de Gordon, son meilleur ami ), le OUI l’emporte largement à la suite d’un vote contesté.

Aussitôt, surtout chez les garçons, la résistance s’organise : ils créent l’ADDA ( les Anti Défis Débiles Anonymes ). En revanche, pour l’intello Anouk ( dite : Miss Dicoquiparle ), la fille du Directeur du musée, ce sera pour elle très facile : il n’y a aucun écran à la maison, pas même la télévision !

En réalité, grâce aux activités, sorties et créations de clubs divers ( gros succès pour celui des cupcakes ! ) tout ne se passera pas comme prévu : finalement, Louis renoue avec le sport et participe au « match du siècle » ; Gordon, lui, va enseigner à Paloma ( dont il tombe un peu amoureux ) la langue des signes, qu’il maîtrise puisque son frère Wayne est sourd. Même le chien de Paloma, Skate, devenu paresseux et passif à l’image de la famille, va reprendre goût à la promenade ! Le père de Paloma, reporter, va devenir très populaire à la suite de son reportage dans l’école... et Paloma est jalouse qu’il interviewe en priorité Anouk ! Choix d’ailleurs injuste, car Anouk n’est pas aussi anti-écran qu’elle le prétend – et ses camarades vont la prendre sur le fait...

Accessible dès le CM ( et aux moins de dix ans bons lecteurs, comme on dit ! ), Dix jours sans écrans se lit d’une traite. Bien sûr, ce récit a retenu mon attention pour plusieurs raisons : d’abord c’est le succès actuel de Rageot. Ensuite ( et surtout ? ), j’y ai retrouvé les thèmes ( réactualisés – et mis à la portée des plus jeunes ) de ma vieille Guerre des poireaux ( ici, c’est « la guerre aux écrans » ! ) et de mon Virus LIV 3, dans la mesure où sont mis en concurrence les écrans et les autres activités : lecture, sport, échanges et dialogues réels avec les amis. Et cela, avec un vainqueur connu d’avance même si, comme l’affirme la maîtresse, on ne peut pas ignorer les nouvelles technologies !

On pourra reprocher à ce récit une façon légère ( certains diront démagogique ! ) d’accrocher le jeune lecteur avec son propre langage – mais après tout, pour attirer à la lecture... tous les moyens sont bons ! La fin peut sembler convenue ou moralisatrice. Mais mes deux petites-filles cadettes ( 10 et 12 a,ns ) ont adoré ce récit ; elles l’ont jugé elles mêmes propre à réfléchir sur le bon et le mauvais usage des écrans. Finalement, les écrans, c’est comme le Mac Do, les frites et les Chamallows : on adore... mais on sait qu’en abuser, c’est mauvais pour la santé !

Lu dans son unique version, un très joli grand format peu épais. Papier très blanc, épais, illustrations nombreuses. Un très bel objet dont l’aspect séduira tous les publics.

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