MMA RAMOTZWE DETECTIVE, Alexander Mac Call Smith, 10/18

A Gaborone, capitale du Botswana, Precious Ramotzwe ( dit Mma Ramotzwe ) décide de créer « l’agence N° 1 des Dames détectives » avec l’argent du bétail de son père récemment décédé. Débuts lents et modestes – même si Mma Ramotwe s’offre un local et une secrétaire !

Sa première cliente, Happy Bapetsi, lui demande de confondre l’homme qu’elle a recueilli qui prétend être son père ( perdu de vue depuis très longtemps ) mais dont la conduite semble louche. Une enquête qui va permettre à l’auteur de l’ouvrage de relater par le menu…

  • la vie du père de l’héroïne, Obed Ramotzwe, qui travailla jusqu’à 60 ans dans les mines de diamants de ce pays devenu récemment indépendant.

  • le mariage ( cauchemardesque ) de Mma Ramotzwe avec Note Mokoti, un trompettiste alcoolique et violent dont elle était tombée amoureuse et qui mourut en la laissant veuve.

Avec l’affectueuse complicité de son ami le garagiste J.L.B. Matekoni, Mma Ramotwe va démêler une sombre affaire de sorcellerie, retrouver la trace d’un fils disparu, suivre discrètement la fille du riche M. Patel, qu’il soupçonne ( elle a 16 ans) de fréquenter des garçons ; une femme lui demandera aussi de prouver que son mari la trompe – ce qu’elle parviendra à faire… à ses dépens et euh… à son corps défendant !

Cette première série d’enquêtes offre une joyeuse rupture avec les romans policiers traditionnels. D’abord parce qu’on est en Afrique. Ensuite parce que Mma Ramotzwe, 35 ans, un certain embonpoint et beaucoup de sagesse, de perspicacité et de gentillesse, est un personnage à la fois fort, original… et plus complexe qu’il n’y paraît. Enfin grâce au ton particulier de l’auteur, tendre complice de tous les personnages qu’il fait défiler – y compris d’ailleurs certains coupables, qui bénéficient de l’indulgence de notre enquêtrice.

On l’aura compris : ce premier opus est une série d’enquêtes, parfois interrompues, souvent liées les unes aux autres, qui se déroulent dans un pays attachant, où les paysages, les traditions, les mœurs et le langage offrent un dépaysement total et bienvenu.

Certaines chutes sont cocasses – tour à tour inattendues et très émouvantes.

Et la conclusion, pleine de bons sentiments ( on sait qu’à mon avis, contrairement à un méchant dicton, les bons sentiments font parfois de l’excellente littérature ! ) est un vibrant hymne d’amour à l’Afrique – et à ses habitants.

Voilà un récit ( et une enquêtrice ) qu’il faut absolument découvrir. Je suis tombé sous leur charme, grâce à Anne-Marie Latapie, prof-documentaliste de choc qui eu la gentillesse et l’excellente idée de m’offrir ce livre !

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