Germain a 45 ans, un corps de bûcheron et une cervelle d’oiseau ; il vit de petits boulots, dort dans la caravane du jardin en fréquentant le moins possible sa mère, qui ne l’aime guère et ne s’est jamais occupé de lui. Il partage son temps entre quelques copains de bistrot, sa maîtresse Annette et un banc sur lequel il compte les pigeons et sculpte des figurine de bois avec son Opinel. Sur ce banc, il rencontre un jour Margueritte, une petite vieille de 86 ans douce, intelligente et cultivée qui vit dans une maison de retraite proche…
De jour en jour, Germain se laisse apprivoiser par Margueritte, au point qu’il songe à l’adopter comme grand-mère. Celle-ci lui lit des extraits de La Peste, de La promesse de l’aube et du Vieux qui lisait des romans d’amour. Séduit, Germain s’humanise, finit par surprendre ceux-là même qui le traitaient d’ours mal dégrossi, et par fréquenter la Bibliothèque Municipale – parce que Margueritte, atteinte de dégénérescence maculaire, ne pourra plus lui faire la lecture ; il prendra donc le relais…
C’est une bien belle histoire d’amour ! Et un joli roman d’apprentissage, car Germain a beaucoup à apprendre, il a moins été élevé que rejeté. Amour de la vie, amour de l’autre, amour de la lecture aussi, qui offre le meilleur des tremplins à l’intelligence, à la tolérance, à l’indulgence. Une histoire que nous raconte… Germain lui-même, dans un style à la fois naïf et fleuri qui rappelle le Gary de La vie devant soi.
C’est un texte bref, drôle et émouvant, un récit dans lequel il se passe ( en apparence ) peu de choses, sinon la lente transformation d’une brute naïve en un être un peu plus humain. Et cela, grâce à la magie des livres… et des mots. Mots que Marie-Sabine Roger sait, mieux que personne, utiliser pour émouvoir les jeunes lecteurs, et beaucoup d’autres !
Un très joli livre en format moyen, avec jaquette. Une présentation classique – un livre au vrai sens du terme !