Surendettement, crise, chômage…

Quelles solutions apporter à ces maux de début de siècle ?

En France comme aux Etats-Unis ( où 20% de la population croit que Barak Obama est musulman et communiste ), on est en quête de l’Homme Providentiel. Celui ou celle qui détient les clés de la crise, des retraites, du chômage, du surendettement, de la dette… un joli trousseau !

Certains, de Jacques Attali à l’économiste René Passet, jugent que le problème se situe ailleurs que dans un ( petit ) remaniement gouvernemental.

Moi aussi.

Depuis une quarantaine d’années ( en gros depuis que j’ai publié Face au Grand Jeu ! ), je dénonce les méfaits d’une économie de marché qui s’est transformée en fuite en avant… Au XIXe siècle, le capitalisme se nourrissait du travail. C’était immoral mais productif. Aujourd’hui, il se nourrit de l’argent lui-même. C’est encore plus immoral et plus du tout productif !

Eh oui, ce qui rapporte en 2010, ce sont surtout les intérêts de l’argent placé, comme en témoignent les gains des traders et des actionnaires. « En 2005, révèle René Passet, 92,3% des transactions étaient constituées par des opérations financières de couverture, de spéculation et d’arbitrage contre… 3,4% tournés vers l’économie réelle » ( Télérama N°3171 ).

Cette tendance s’accentue.

Loin d’être les victimes du système, les surendettés en sont les meilleurs clients : eux, au moins, ils consomment !

Trop ? Pas vraiment, puisque :

  • Leur dette finira par être prise en charge.

  • Ceux qui ne consomment pas assez et économisent sont taxés - sauf, il est vrai, ceux placent ces économies aux îles Caïman ou en achetant une île aux Seychelles.

  • Si les banques font faillite ( avec l’argent de leurs clients, voir plus haut ), c’est l’argent public qui leur viendra en aide pour « sauver le système ».

Loin d’être achevée, la crise s’amplifiera, les économistes le savent, Dominique Strauss-Kahn le premier ! Et, mondialisation oblige, les « pays riches » verront le chômage augmenter et les écarts se creuser, parce qu’on travaille pour beaucoup moins cher qu’ici à l’autre bout du monde : 0,39 euro de l’heure en Chine du Nord, qui dit mieux ???

Cette régulation automatique permettra-t-elle aux pays pauvres de s’enrichir ?

Euh… même pas puisqu’elle permet aux sociétés et aux trusts de délocaliser !

Eh oui : si l’économie de marché autorise la libre circulation des biens et de l’argent ( notamment vers la Suisse, Monaco ou les paradis fiscaux ) elle interdit celle des individus, notamment celle des plus démunis condamnés à trimer pour presque rien ( ou à mourir de faim ) chez eux.

Etrange système en vérité. Et bien étranges lois votées un peu partout ( du moins dans les pays riches ) pour le préserver !

Aussi, aucun chef d’état n’est en mesure de rectifier durablement les effets pervers de l’économie mondiale. Au plus peut-il tenter ( un Berlusconi moins qu’une Dilma Rousseff ! ) d’en limiter les abus.

La solution ? La bioéconomie, préconise René Passet qui précise : « Les menaces qui pèsent aujourd’hui sur la biosphère, c'est-à-dire l’ensemble des êtres vivants et des milieux où ils vivent, conditionnent tout le reste. Incluses dans cette biosphère, les organisations économiques doivent en respecter les lois et les mécanismes régulateurs, en particulier les rythmes de reconstitution des énergies renouvelables. » Et d’évoquer une « gouvernance mondiale » en ajoutant que « de tels propos relèvent de l’utopie ».

Les moins surpris par ces analyses sont… les amateurs de SF, notamment ceux qui ont lu ( entre autres ) Planète à gogos de Frédérik Pohl et Cyril Kornbluth (1953 ) ou la plupart des romans et nouvelles de Jim G. Ballard ( mort l’an dernier ).

Bref, rien que des vieux schnocks.

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