A bas la culture

La loi est passée : au concours d’entrée de Sciences Po et de plusieurs grandes écoles, on a supprimé l’épreuve de culture générale.

Objectif : ne pas pénaliser les candidats issus de milieux modestes.

Et pour démontrer le caractère démocratique de cette mesure, on interviewe des jeunes qui en effet affirment : est-ce que c’est important de savoir où la Loire prend sa source et qui est le peintre Géricault ?

Quelle perte de temps et d’énergie en effet !

Etrange mesure toutefois, qui fait suite à l’obligation aux étrangers sollicitant la nationalité française de connaître l’origine de la Bastille ou les fleuves et les montagnes de France… obligation dont sont dispensées les futures élites de la Nation !

Il est vrai que la culture a changé, il suffit de voir les nouveaux jeux à la télé où les questions portent sur les comédiens des séries américaines des années 80.

Aujourd’hui, c’est quand vous ne savez pas qui était Whitney Huston ou si vous n’avez pas vu La vérité si j’mens 3 que vous passez pour un plouc.

J’exagère ? Regardez donc, dans la dernière pub de votre supermarché, de quoi parlent les « pages culturelles » !

Il fut un temps où l’on saluait la culture de la rue comme si la connaissance naissait spontanément, de même que « le bon sens populaire ».

Aujourd’hui, la démocratie revient à encourager le peuple à regarder TF1 et à lui demander d’aller voter ensuite. On oublie que le plus grand nombre a droit au meilleur. Et surtout aux moyens d’y accéder.

Mais c’est bien plus pratique de penser que la culture ( la vraie, celle qui cherche à apprivoiser les connaissances pour affiner son sens critique et sa pensée ) n’est plus tendance.

D’ailleurs, aujourd’hui, dans certains collèges, la pire des insultes, c’est intello.

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