Et s’il n’y avait plus de livres ? De Alain Grousset et Carl Delaisse, Marabout

Au moyen de cent anecdotes, souvenirs, histoires drôles, formules, nouvelles, récits, pamphlets –j’en passe - les deux auteurs de cet essai rivalisent d’ingéniosité, d’intelligence et de poésie pour illustrer les réponses à cette question qui devient de plus en plus d’actualité.

L’ingéniosité, la diversité et le suspense ménagés par nos deux complices font de ce LIVRE bien plus qu’un simple plaidoyer : une illustration sans cesse renouvelée des mille et un avantages de cet objet qu’on croit trop souvent condamné.

Au fil de la lecture jaillissent, ça et là, des formules qui interpellent : d’un clic, une œuvre s’éteindra, ou une idée… les livres enferment le temps qu’on leur a consacré…

Ou encore une brève histoire drôle : à un de mes amis, j’annonçais ( il est question de sa bibliothèque ) j’ai perdu dix livres ! Moi aussi ( répondait l’ami ) j’ai perdu un jour cinq kilos, eh bien c’était plus flagrant que chez toi. Le même ami, sans doute, qui affirme déjà : « j’achèterai une liseuse le jour où il y aura des films dedans ».

Parfois, les auteurs se risquent dans le futur – par exemple…

à la messe, où le curé dira : « je vous invite maintenant à chanter le N° 36 sur l’e-book des chants. Ceux qui n’en ont pas peuvent regarder les écrans géants situés dans les allées. »

ou encore du côté de chez Proust : « Longtanjmes8couchédebonneur… j’ai un virus dans mon livre… ça active la fonction SMS, je dois lire ce Proust pour demain en abrégé. »

Magnifique hommage aux libraires ( qui se sont mis au service du livre comme d’autres au service de Dieu ), l’ouvrage fourmille d’anecdotes, comme celle de l’étudiante qui ne se souvient plus du titre du livre qu’elle doit se procurer, quelque chose comme Liliane est au lycée. Le libraire cherche en vain. Les Martine, ça existe, mais Liliane ? Il réclame des précisions. C’est un abrégé. Pas d’images. Pour l’école. Ca parle de guerre, il y a très longtemps. Puis encore ? Il y a un cheval de bois. Ah, ça y est, le libraire le sort d’une pile : L’Iliade et l’Odyssée.

Sans parler de la sempiternelle question pivotienne :

- Si Dieu existe, qu’aimeriez-vous, après votre mort, l’entendre vous dire ?

A laquelle les auteurs répondent, sans doute d’une seule voix :

- La bibliothèque, c’est au fond à droite !

A acheter d’urgence ( à peine 6 euros ), à lire, à relire, à offrir… sans modération !

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