Rien qu'un jour de plus dans la vie d'un pauvre fou ; Jean-Paul Nozières ; Thierry Magnier

Freddy a 17 ans, et la charge de sa petite sœur Elise, qui en a trois.

Hélas, le 12 juillet, Freddy tombe dans le piège d’une jeune inconnue séduisante qui distrait son attention et permet à un complice de kidnapper Elise dans le jardin public où elle jouait.

Toutes les recherches resteront vaines, Elise ne sera jamais retrouvée…

Dix ans ( et trente pages ) plus tard, le lecteur fait la connaissance d’Alice.

Alice, qui entrera en Première en septembre. vit près d’un village à deux pas du « lac du serpent », une zone déserte et tranquille qu’affectionnent les promeneurs et les randonneurs. Ses voisins immédiats sont les Dagret, dont la fille, Laura ( 13 ans et déjà un corps de jeune femme ) ne cesse d’aguicher Jean-Alain Quitani, dit Linlin. Mais voilà : à 17 ans, Linlin reste un handicapé mental, il s’exprime peu et mal. Souvent, il guette les allées et venues de Laura avec ses jumelles…

Alice aime bien Jean-Alain ; elle vient souvent au « chateau Quitani » ( les parents du jeune homme sont aisés ) lui lire les romans qu’elle aime ; pour son anniversaire, elle lui réserve une surprise étonnante et très intime…

Mais voilà : le soir du 12 juillet, Laura disparaît.

Et Linlin, lui, ne réapparaît qu’à l’aube, visiblement perturbé ou choqué… mais par quoi ?

Les gendarmes tentent de faire parler Linlin, puis Alice. Quel cadeau mystérieux et secret a-t-elle fait au jeune handicapé ? A quelle scène traumatisante a-t-il assisté… ou participé ?

Pour les gendarmes – du moins pour Pacino, dit « Al », l’évidence s’impose très vite : c’est Linlin qui a agressé, violé - et sans doute tué Laura. Mais où a-t-il bien pu cacher le corps ?

Convaincue de l’innocence de Linlin, Alice enquête de son côté.

Et elle fait une découverte stupéfiante…

Découverte qu’il est interdit de révéler au lecteur. Car ce roman plutôt destiné aux ados tient autant du polar que du roman policier, dans la mesure où le lecteur ne découvrira la ( les ? ) vérité(s) que dans les toutes dernières pages du livre.

Jean-Paul Nozière, qui publie aussi pour les adultes, a touché à toutes les littératures. Ici, dans la lignée et dans le ton de l’Eté en pente douce de Pierre Pelot, il nous offre un récit fort et original en s’attachant moins à l’action qu’aux portraits émouvants d’un handicapé mental, d’une jeune fille indulgente et perspicace, et de quelques gendarmes auxquels le lecteur devrait s’intéresser d’un peu plus près…

Lu dans la belle version moyen format de chez Magnier, qui séduira autant les jeunes et les moins jeunes adultes.

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