Sur une planète lointaine où règne une civilisation identique à la nôtre, la découverte, au pied d’une falaise, d’un jeune inconnu noyé, éveille la convoitise de Riforty Bonington, le PDG du consortium pharmaceutique Loocat. La victime, qui fait sans doute partie du Peuple de la Falaise ( un lieu inaccessible troué de grottes qui domine l’océan ) possédait une bourse contenant un lichen aux possibilités thérapeutiques fabuleuses…
Aussitôt, Bonington embauche la jeune alpiniste Thékla. Sa mission ? Escalader la falaise, infiltrer le peuple primitif qui y niche… et découvrir l’origine précise de ce lichen miraculeux. Hélas, si Thékla est habile et bien intentionnée, il n’en est pas de même pour les deux acolytes que le consortium lui a imposé : Bart, dont la forme physique laisse à désirer, et l’imposant Rodolf, dont les muscles semblent plus efficace que le cerveau – mais les apparences sont peut-être trompeuses...
Thékla accomplit sa mission ! Mais elle tombe amoureuse de Lix, un séduisant habitant de la Falaise qui l’initie aux coutumes de son peuple, des êtres attachants aux longs cheveux tressés qui leur servent de cordes. Très vite, ces sentiments sont partagés, même si le peuple de la Falaise se méfie de ces trois intrus et voit d’un œil critique l’union contre nature de Lix et d’une jeune étrangère. Même si une fois le lichen découvert, Thékla et Lix doivent se séparer.
En réalité, le retour des trois alpinistes ne sera pas aussi triomphal qu’ils l’espéraient.
Parce que, contrairement à ce que Thékla pensait, Riforty Bonington n’a pas l’intention d’exploiter les bienfaits de ce lichen miraculeux…
En SF, on le sait, les hypothèses originales sont rares. Ce roman en propose pourtant une nouvelle : l’existence d’une civilisation contrainte de vivre sur une dimension… verticale ! ( Qui se souvient encore de Flatand, publié en 1884 par Edwin Abbott Abbott ? )
Ici, l’auteur exploite habilement la façon dont les cheveux sont utilisés, et l’on pourrait regretter que la dimension d’un ouvrage pour la jeunesse lui laisse peu de place pour l’approfondissement d’une métaphore de départ aussi riche !
Mais le jeune public sera séduit par l’action, menée tambour battant, et par un univers qui évoque autant Avatar que Greystoke ou même La forêt d’émeraude. Car au-delà du décor original, le thème du récit est bien sûr le choc de deux civilisations opposées : l’une, primitive, rude et souvent généreuse ; l’autre, civilisée, technologique et gangrenée par la course au profit – un thème pharmaceutique exploité par John Le Carré dans La constance du jardinier.
L’idylle du couple contre nature Thékla-Lix offre une réflexion humaniste bienvenue sur les relations humaines, le racisme et le colonialisme. Avec sa fin très cinématographique, ce récit se clôt sur un happy end… et l’on se surprend à déplorer que dans la vraie vie, les choses soient moins simples que dans les récits de SF qui, comme Vertical, flirtent courageusement avec les utopies !