De son adolescence tourmentée à sa mort au Clos Lucé, voici, aussi romancée que documentée, la biographie de Léonard. Hélas, si notre héros fait « tout à l’envers » ( de l’écriture au sexe ! ) il ajoute à ce défaut le dilettantisme et un goût immodéré pour les garzoni. Fâché avec son père qui l’aurait vu notaire, admirateur et proche de Botticelli dont il lui a, un temps, volé son jeune amant Pipo, il fait ses premières armes avec Zoroastre ( dit Astro ) dans l’atelier du maître Verrochio.
Protégé un temps de Laurent de Médicis, Léonard touche à tout, s’intéressant moins à la peinture qu’aux animaux ( surtout les oiseaux ), au corps humain, aux fossiles, aux mouvements de l’eau et du vent…
En disgrâce à la suite de peintures religieuses dont l’audace scandalise les commanditaires de l’église, Léonard quitte Florence pour se mettre au service de Ludovic Sforza, duc de Milan dit « Le More », où, après l’échec de la fonte d’un grand ouvrage équestre jamais achevé, il finit par exceller… dans l’art d’animer les fêtes !
Il adopte un vaurien, rebaptisé Salaï, qui deviendra son préféré avant de recueillir sa mère mourante et de quitter Milan, que les Français occupent, avec ses armes, ses bagages, ses élèves… et Luca, l’ami mathématicien avec lequel il écrit un livre…
La peinture ? C’est à peine le dixième de l’activité d’un génie qu’on ne présente plus!
Boudé, rejeté, exilé, souvent au bord de la ruine, Léonard, on le sait, finira ses jours, grâce à son ultime protecteur François 1er , au Clos Lucé - un épisode si peu connu ( et si important à mes yeux ) que j’en ai rédigé récemment une « version jeunesse » pour un éditeur scolaire.
J’ai relu cet ouvrage passionnant… notamment pour des besoins de documentation, et dieu merci, Sophie Chauveau connaît bien la peinture, et la vie des peintres ! Et elle leur redonne vie comme personne.
Un beau et vrai livre de poche, papier fin et texte dense !