Pascal Fore, journaliste, est parti trois jours à Buenos Aires, en Argentine, pour interviewer Ignacio Guttierez, qui a aujourd’hui 26 ans.
Et Ignacio raconte son histoire…
Il s’appelle en réalité Pablo Lomas. Né en 1972, il n’avait que quatre ans quand les militaires, commandés par le général Videla, ont pris le pouvoir. Quelque temps plus tard, ces mêmes militaires ont sans doute tué le grand-père paternel du narrateur, un opposant notoire.
A 6 ans, alors que sa mère est enceinte, le petit Pablo assiste à l’arrestation nocturne et sanglante de ses parents, les militaires ont en effet compris que le père de Pablo, syndicaliste, est un opposant. Ils tentent d’ailleurs de faire parler l’enfant – et font disparaître ses parents au cours de ces funestes « baptêmes de l’air », une opération qui consiste à lâcher depuis un hélicoptère, au-dessus de l’Atlantique, de prétendus « terroristes », de simples opposants au régime.
Orphelin, Pablo est alors débaptisé et adopté par le colonel Guttierez ( le pilote qui a sans doute tué ses parents ) et sa femme, une horrible femme obèse et handicapée. Heureusement, il y a dans cette maison-prison l’aide de camp Guillermo, qui devient vite pour l’orphelin clandestin un protecteur et un complice. Jusqu’à ce que des élections privent enfin les militaires du pouvoir, moment où Pablo Lomas retrouve enfin sa grand-mère, qui a été épargnée, et où il apprend que sa mère a mis au monde un bébé, adopté clandestinement par un médecin et sa femme.
Pablo part alors à la recherche de ce frère inconnu de huit ans son cadet…
Combien existe-t-il de récits relatant la dictature des militaires argentins, et dénonçant l’exécution sommaire de leurs opposants ? Fort peu. Et Argentina, Argentina… est sans doute le seul à être destiné à de jeunes adultes. C’est là un récit bref et fort, dépouillé. Une véritable confession enchâssée dans un très court voyage sur les lieux d’un vieux drame.
Christophe Léon relate ces événements avec efficacité et pudeur, l’achevant sur ce que l’on espère être un coup de théâtre…
1 De Léonie -
Oh, je connais ! Ce roman était au Prix des Incorruptibles l'année dernière ! Je ne l'ai pas lu mais je compte bien y remédier.
J'ai terminé il n'y a pas longtemps "Ce soir-là Dieu est mort". J'ai été très émue et touchée par ce roman.
2 De Christian Grenier -
Merci, Chère et fidèle Léonie,
pour cette réaction immédiate !
Oui, au milieu d'une offre qui fait la part belle aux best sellers anglo saxons et aux récits "à la mode", il me semble indispensable de privilégier les ouvrages forts et originaux qui abordent des problèmes... qu'on laisse souvent dans l'ombre !
Je suis également très fier et flatté de votre lecture positive de ma "vieille confession" Ce soir-là Dieu est mort ... oui, merci Léonie !
CG