Un certain goût pour la mort, P. D. James, Le livre de poche


En allant dans la sacristie de l’église de St Matthew, près de Londres, la vieille Emily Wharton et le jeune Darren Wilkes y découvrent deux corps égorgés : celui du SDF Harry Mack, un habitué des lieux, et celui de Sir Paul Berowne, un membre du gouvernement qui, très récemment, aurait été saisi par la foi.
Double suicide ? Double homicide ? Ou bien les deux hommes se seraient-ils entretués… mais pourquoi ? Très vite, le commandant Dolgliesh et sa jeune adjointe Kate Miskin comprennent que c’est beaucoup plus complexe que ça…
Après une double autopsie du médecin légiste Kynaston, l’interview du journaliste Mapleton et l’interrogatoire de tous les membres de la famille de Paul Berowne, dont les infidélités de la femme ( Barbara ) étaient bien connues, les problèmes à résoudre sont ceux des emplois du temps et des déclarations des nombreux suspects… d’autant plus que la mort de Paul Berowne semble liée, comme le suggère une lettre anonyme qui a précédé la mort de Berowne, à deux autres décès suspects : celui de Theresa Nolan, ancienne infirmière de la famille, qui, elle, semble bel et bien s’être suicidée peu après un avortement ( mais de qui était le fuur enfant ? ) et Diana Travers, découverte noyées près d’une taverne au bord de la Tamise à la suite d’une soirée bien arrosée à laquelle de nombreux convives ont participé… avec la présence probable de Paul Berowne.
D’interrogatoires en fausses déclarations et alibis trafiqués, se dessine enfin la vérité.

Complexe ? Oui, et aussi très long ( et subtilement ficelé ! ) , puisque ce roman policier est l’un des plus denses de la « reine du crime »… On y retrouvera les qualités ( notamment une belle intrigue à rebondissements ) et peut-être aussi ce qui, aujourd’hui, pourrait passer pour les défauts de la romancière :  un style anglais dont certains excès frôlent la caricature, une enquête qui nécessite de la part du lecteur qu’il prenne souvent des notes et accepte les longues digressions de l’auteur : description des lieux, des personnages – ainsi qu’un goût récurent pour les imbroglios familiaux, les églises, la foi… et les agendas auxquels il manque des pages.
Un policier à réserver aux inconditionnels du genre, ce roman étant un classique rappelant, en plus contemporain, les ouvrages d’Agatha Christie.
Lu dans cette version intégrale ( volume 2 ) des enquêtes d’Adam Dalgliesh.

Un excellent rapport qualité-prix ( et quantité-poids ! ) pour qui veut emporter un maximum de lecture dans un minimum de volume !

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