Franz et Clara, Philippe Labro, Albin Michel

Violoniste dans un orchestre de Lucerne, en Suisse, Clara ( 20 ans ) trouve un jour, assis sur le banc où elle mange chaque jour son sandwich, un garçon de 12 ans dont la maturité la surprend : Franz. Douze ans, c’est l’âge qu’avait Clara quand son père est mort, à ses côtés, pendant une promenade – elle est orpheline de mère. Or, Clara sort à peine d’une brève liaison malheureuse avec un admirateur, Luca Barzoni, qui s’est vite révélé être un séducteur occasionnel.
Entre Clara et Franz qui parlent chaque jour,  naît un sentiment que Franz veut appeler amour.
Un jour, l’orchestre part en tournée, Clara s’en va…
Pendant cette éclipse, qui fera d’elle une grande soliste, elle découvre que Franz a vécu à 8 ans un drame familial, puisqu’il a vu ses parents s’entre-tuer.
Dix ans plus tard…

Un roman ?
A la vérité, je baptiserais volontiers ce récit un conte. C’est de toute façon une superbe nouvelle ( de 180 pages ) qu’on lit d’une traite. Un récit relaté d’abord à la première personne ( c’est Clara qui se livre ) puis à la troisième, comme si l’auteur, dix ans plus tard, exigeait de prendre une distance avec ses deux héros.
Ce livre m’a beaucoup touché, et pour bien des raisons…
D’abord, Philippe Labro est un des auteurs que je lis volontiers. Je me souviens avoir bondi quand Franz et Clara est sorti… même s’il m’a fallu ( mais c’est hélas fréquent  ) six ou sept ans pour lire l’ouvrage que j’avais en réserve.
Ensuite, Clara est musicienne, et ce récit s’inscrit sur un fond qui m’est très familier, j’y ai d’ailleurs retrouvé bien des échos de ma Fille de 3ème B.
Enfin, l’histoire de Franz et Clara est un peu la mienne, celle que je relate dans L’Amour Pirate – même si j’étais plus âgé que Franz et pas, mais pas du tout surdoué !
Oui, Philippe Labro a tout compris. Et sa conclusion, où Clara reprend la parole, est une magnifique et grave apothéose, dont on ne sort pas indemne.
Franz et Clara, deux heures de lecture qu’on n’oublie pas.

Lu dans sa version d’origine, le grand format blanc Albin Michel joliment habillé d’une sobre couverture jaune. Un format classique et de gros caractères pour une lecture aisée, très aérée.

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