Nés tous deux le 18 avril 1906, l’un de façon dramatique en Pologne, l’autre de parents privilégiés aux Etats-Unis, l’orphelin Wladeck Koskiewicz et le petit William Kane vont être promis à des destins très différents…
Adopté par un noble polonais qui en fera son héritier, Wladeck, ruiné avant de devenir le possesseur du château, devra, après de multiples et terrifiants déboires, s’exiler aux Etats-Unis où, devenu cuisinier – et rebaptisé Abel - il construira à la force des poignets un véritable empire, celui de la chaîne hôtelière « Baron ».
William, lui, héritera de la banque de son père avant de devenir, sous l’ère de J.F. Kennedy, le banquier le plus influent des Etats-Unis.
Seulement voilà : à la suite d’un malentendu ( une aide anonyme et discrète de Kane à Abel, et le suicide d’un ami de ce dernier, qu’Abel imputera à tort à Kane ), les deux hommes se livreront une guerre sans merci, y compris quand, devenus vieux, leurs propres enfants feront connaissance et se marieront !
Difficile de mieux résumer en quelques lignes le double destin de deux héros que tout semble séparer, et dont Jeffrey Archer suit l’existence de leur naissance à la mort d’un d’entre eux !
Passionnant, ambitieux, ce thriller de plus de 700 pages semble vouloir rivaliser avec l’ouvrage quasi contemporain de Ken Folett, Le siècle 1 La chute des géants ( voir ma critique du 25 février ). Mais là où Folett fouille le destin de l’Europe avec une documentation exemplaire, Archer s’attache essentiellement à la personnalité, au destin et surtout aux manœuvres financières de deux héros prêts à tout pour réussir.
Qu’importe ! Si le récit d’Archer est plus people ( et, euh… nettement moins engagé ) que celui de Folett, le lecteur ne pourra guère le lâcher, c’est comme on dit un « page turner ».
Jeffrey Archer, en effet, sait tenir son lecteur en haleine, comme il l’a déjà prouvé avec l’excellent Seul contre tous. Ici, il brosse une fresque du XXe siècle en s’attachant à deux individus très différents, que seule réunit l’ambition et une rivalité mutuelle qui tourne à l’obsession. De tractations boursières en déboires sentimentaux, ces deux héros arrivistes finissent par tenir le lecteur en haleine, malgré quelques épisodes qui frôlent parfois la caricature.
Lu dans sa version Poche, à 8,60 euros – un petit volume souple et épais bien pratique, car il ne vous quittera pas… mais oui ! On parie ?