Coeurs perdus en Atlantide, Stephen King, Albin Michel

Avril 1960 à Harwitch, petite ville du Connecticut.
Là vit le jeune Bobby Garfield ( 11 ans ) et sa mère Elisabeth. Liz garde hélas un  mauvais souvenir de son défunt époux Randall, un agent immobilier assez douteux qui a ruiné son couple… Liz se méfie aussitôt de leur nouveau voisin : Theodore ( dit Ted ) Brautigan, à l’aspect inquiétant et au passé trouble. Bobby, lui, est vite séduit par ce vieil homme cultivé qui lui prête des livres de SF passionnants, et lui fait découvrir Sa majesté des mouches ! Une amitié qu’il doit dissimuler à sa mère, car elle soupçonne l’homme de pédophilie. Bobby a aussi une amie, Carol, qui l’aime – et il redoute sans cesse une bande de voyous qui le persécutent, sans qu’il ose en parler à quiconque.
Un jour, Ted ( qui sort peu de chez lui ) demande à Bobby de le prévenir discrètement si apparaissent « des crapules de bas étages ». Il le paiera pour cela (Bobby rêve d’une bicyclette que sa mère se juge trop pauvre pour l’acheter ). La venue de ces étrangers vêtus de manteaux jaunes et qui conduisent des voitures aux couleurs voyantes est habituellement précédée de phénomènes anormaux : cerfs volants accrochés aux antennes de télé, petites annonces d’animaux prétendument perdus, marelles inhabituelles dessinées à la craie sur le sol…
Bien sûr, tout se passe comme Ted le redoutait ; mais Bobby, incrédule et stupéfait, néglige de prévenir son vieil ami qui est en réel danger… car ces étrangers ont le pouvoir de lire dans l’esprit des humains, et ils recherchent Ted. Mais voilà : Bobby comprend que son vieil ami  possède le même pouvoir que ceux qui sont à sa recherche.
D’ailleurs, Bobby lui-même…

Difficile d’aller plus loin sans révéler l’origine des mystères qui peuplent ces « sixties » au cœur d’un banal état des USA.
Ah, Stephen King… pourquoi tout à coup le lire et en parler ? Sans doute parce qu’il est difficile de faire l’impasse sur lui. Bon, j’avoue avoir repris certains de ses ouvrages à la suite de sa venue en France fin 2013 !
On peut penser le pire du « maître contemporain du fantastique », il est impossible de l’écarter sous prétexte qu’il vend des millions d’ouvrages. D’ailleurs, avoir été adapté au cinéma par Kubrik ( et tant d’autres réalisateurs ! ) ne peut pas faire de Stephen King un auteur mineur.
Et pourquoi ce roman plutôt que Simetière, Christine ou La Ligne verte ?
Peut-être parce qu’il est caractéristique du style, de la « manière de faire de son auteur » : une situation en apparence banale ; des personnages ordinaires. Puis, petit à petit, une série de faits qui vont peu à peu plonger le lecteur dans la curiosité et l’angoisse… en l’obligeant à ne plus quitter l’ouvrage avant la fin !
Et si ( comme moi ), vous n’êtes pas très attiré par le genre fantastique et préférez les récits réalistes… alors commencez à apprivoiser Stephen King en lisant Dolores Claiborne, qui est peut-être son chef d’œuvre – un roman d’ailleurs atypique, car très court. Vous constaterez qu’il n’est nul besoin d’aborder des phénomènes anormaux pour… frémir d’horreur !


Lu dans sa version d’origine, un superbe grand format épais d’une lecture particulièrement agréable… grâce à son beau papier, et malgré ses 550 pages !

Haut de page