Glenn vit à Sydney, en Australie, avec ses deux frères Billy et Tom – leur mère ( française ) et leur père Jimmy, un fanatique de la course à pied. Si Tom rechigne à courir ( et toutes les astuces pour le convaincre échouent ! ), Glenn, lui, devient accro dès l’âge de 8 ans.
Glenn grandit ( en courant ! ) et il devient bilingue : « quand je parlais en anglais, je pensais en français et inversement » Le temps passant, la course quotidienne de Glenn et de son père se transforme en un véritable entraînement.
Et puis un jour, c’est l’accident : l’avion de Jimmy s’écrase en mer, laissant une épouse inconsolable et des enfants désemparés.
Du coup, les parents de la maman arrivent de France... et y emmènent leur fille ainsi que Billy, Glenn et Tom. A Toulouse, Glenn se fait un ami, Julien : et il découvre vite le canal. Contre l’avis de sa famille, il prend l’habitude de courir sur le chemin de halage, une façon de maintenir le lien avec un père aimé et disparu.
Jusqu’au jour où il découvre l’existence du marathon et tente de se faire un complice de son grand-père…
Ainsi résumée, la première moitié de ce récit ne paie pas de mine.
Et pourtant…
Pourtant, il s’agit là d’un vrai bijou ! Avec une écriture claire et d’une sensibilité exceptionnelle, Hélène Montardre entraîne son lecteur dans une ( courte : 150 pages ! ) lecture-marathon inoubliable.
Peu à peu, à l’aide de métaphores subtiles, l’émotion gagne, devient intense… jusqu’à une ( somptueuse ) conclusion qui risque d’arracher au lecteur plus d’une larme.
Avec un sujet en apparence mince, Hélène Montardre livre ici un roman exceptionnel. A mes yeux, le modèle d’un genre qu’on a coutume d’appeler : la littérature pour la jeunesse.
Accessible aux lecteurs de cours moyen, ce récit captivera tous les collégiens – et il éblouira bien des adultes. Car il fait la démonstration que si la « littérature vieillesse » exprime souvent des choses simples avec des mots compliqués, un tel récit classé jeunesse parvient avec maestria à exprimer des choses compliquées ( et importantes ) avec des mots simples.
Lu dans son unique version, un joli roman poche inédit, bon marché, à mettre entre toutes les mains.