Linnea, quinze ans, est désemparée : son amie Pia est morte.
Alors elle se confie, elle raconte… et si elle parle à un mur, au sens propre, c’est le lecteur qui reçoit de plein fouet ses confidences, à l’état brut – même si, comme elle l’affirme « de toute façon, personne n’écoute. » Elle aimerait chasser de vilains souvenirs – mais « pour pouvoir oublier quelque chose, il faut d’abord s’en souvenir. » Alors elle se souvient…
Linnea est grande. Un peu trop ; et elle ne séduit guère les garçons. Pia, elle, n’avait qu’à claquer dans les doigts, ou fixer un garçon une seconde pour qu’il tombe amoureux d’elle.
Linnea se confie donc, en vrac, elle évoque sa camarade de classe Bette ; sa vieille amie Jenny ( devenue un peu jalouse de Pia, forcément ) ; son attirance pour le beau Markus, qu’elle aime en secret depuis trois ans ; son indifférence pour Henrik qui, lui, la colle d’un peu trop près ; ses rapports difficiles avec le prof de bio, surnommé « le meurtrier à la hache », et avec Dieu, d’ailleurs, dit-elle : « il y a un truc qui cloche : c’est toujours les hommes qui commandent dans la religion (… ) qui a fait en sorte que les gens croient au lieu de penser ». Elle évoque également son petit frère Knotte ; sa grand-mère chérie mais versatile… ; son beau-père Ingo ( papa de Knotte ) qui a déserté la maison ( il est vrai que c’est un artiste… )
La disparition de Pia, sur laquelle s’achève ce journal intime, le lecteur a depuis longtemps deviné de quoi il retournait – même si cette mort reste un mystère pour tout le monde.
Trois ( bonnes ? ) raisons m’ont fait acheter et lire cet ouvrage...
La première, c’est que j’ai ri à la lecture du best seller de son auteur : Le Mec de la tombe d’à côté dont j’ai dû, en son temps, livrer la critique à mes lecteurs.
La seconde, c’est le titre qui ressemble à mon récit autobiographique autrefois publié à dans la collection Confessions chez De La Martinière : Ce soir-là, Dieu est mort.
La troisième, c’est… la quatrièrme ( de couv ! ) : Linnea a quinze ans (… et ) Pia, son amie pour la vie ( … ) est morte. Un sujet qui rappelle furieusement celui de mon propre ouvrage – et dont la conclusion le rejoint.
En somme, trois raisons très classiques dans la décision d’achat d’un livre.
Bizarrement, ce récit semble destiné en France aux adultes – alors que c’est, de toute évidence, un « livre pour ados ». Les thèmes, le langage oral et direct, perfois provocateur – tout le laisse à penser.
C’est un texte original et fort, quelque peu dérangeant et qui, parfois, semble sauter du coq à l’âne tant il aborde de façon frontale mille et un sujets qui font écho à un lecteur ( et plutôt une lectrice ) de quinze ans.
Lu dans sa version poche ( publié en Suède en 1995, le roman a été traduit et publié chez Gaïa en 2007 et est sorti chez Babel en 2011 ), un vrai Poche à 6,50 euros, élégant, avec une belle couverture et un papier crème épais, luxueux – mais si !