Il pleut des parapluies, Susie Morgensgern - Les fantômes du manoir, Fabrice Colin - RAGEOT ( collection Flash Fiction )


La narratrice, Célia, qui est en CM2, constate qu’il pleut… tout le temps. Et elle n’aime pas la pluie. Hélas, elle a aussi horreur des parapluies, parce qu’ils encombrent une main.

Dans sa classe de l’école de Ploufragan, les élèves préparent leur entrée en Sixième dès le mois de juin. Jour après jour, on fait le barbecue… dans le salon, pour cause de pluie.

Célia a un projet ambitieux : inventer un procédé qui protège de la pluie en conservant les mains libres. Ce n’est pas son amie ( un peu collante ) Marie qui va lui être d’une grande aide. Ni même Daniel, un ami de la famille hospitalisé après un méchant malaise, et qui est à la recherche de l’âme-soeur.

Mais voilà que Célia fait la connaissance de Jules, qui pourrait devenir un complice, un ami ( et plus si affinités ).

De quoi doper l’imagination de Célia l’inventeuse.trice ?

Cet été-là, Hugo ( 13 ans ) est embauché par son oncle à la Foire du Soleil, où il est propriétaire du Manoir de l’horreur, un « train-fantôme ». Hélas, cette attraction a pris de l’âge, elle n’est presque plus fréquentée ; les deux étudiants embauchés pur l’animer, Pedro et Lucile, manquent de conviction et d’imagination. Résigné, l’oncle d’Hugo va devoir mettre la clé sous la porte. En effet, le public lui préfère de loin Le Castel de la Terreur, moderne et particulièrement effrayant ! Hugo le vérifie d’ailleurs par lui-même. Ce succès aurait-il un secret ? Euh… oui ! Et Hugo va le découvrir. Et redresser la situation… au point de frôler l’incident.

Cette semaine, deux récits pour le prix d’un.

En réalité, même s’ils comportent 120 pages chacun, ils se lisent très vite, d’une traite - grâce à une typographie aérée et à une écriture particulièrement fluide ; et surtout, ils font partie de la même collection : Flash Fiction, spécialement destinée aux lecteurs… « qui n’aiment pas lire », et pour laquelle j’ai moi-même fourni L’Ami Zarbi.

Ici, l’objectif est affiché : l’histoire doit être simple, l’action passionnante et rapide.

Le récit, à la première personne, est rédigé au présent.

Avec Susie Morgentern, on ne s’en étonnera pas, la tendresse et l’humour sont de rigueur.

La narratrice confie au lecteur ses hantises, ses manies, ses désirs ( Mon système d’arrosage automatique s’active. Je fais ce que je sais le mieux faire : je pleure. J’ai ce qu’on appelle la larme facile. Je pleure au cinéma quand quelqu’un meurt ( ou pas ). Je pleure quand je vois des vieux boiteux essayer de traverser la rivière qu’est devenue la rue, je pleure quand une maman gronde son bébé.)

A noter, quand on connaît l’auteur ( c’est mon cas ) que Célia a de nombreux points communs avec elle ! La narratrice évoque ses ami(e)s, ses parents, ses profs et leurs marottes.

Linéaire, la trame est simple et les rebondissements légers, à l’image d’une écriture décontractée. De toute évidence ( me confirmera mon épouse qui lit souvent les mêmes ouvrages que moi ! ), c’est là un récit qui plaira en priorité aux filles, avec une conclusion positive et pleine d’humour, à l’image du titre des 18 chapitres.

Les illustrations, réalistes, en noir et blanc, souvent pleine page, nous montrent des héros sympathiques et souriants un peu plus âgés que les personnages – Célia a sans doute 10 ans.

Avec Fabrice Colin, dont le héros va avoir 14 ans ( et qui, ici, en paraît plutôt 10 sur les illustrations ) on est aussitôt dans l’aventure – puis dans le fantastique, avec un enjeu clair : il faut aider l’oncle d’Hugo pour que Le Manoir de l’horreur soit plus attractif et plus effrayant encore que Le Castel de la Terreur. Les phrases sont simples et l’action rapide, ça avance à vitesse grand V ! Le ton est décontracté le langage volontairement familier ( Désolé de te le dire, tonton, mais c’est canon, leur truc. Leurs fantômes sont hyper flippants. En fait, ce qui fiche la trouille, c’est qu’on ne les voit pas. ) Des qualités indispensables pour toucher un lectorat qui va retrouver ici son propre langage, même si ce récit devrait séduire en priorité… les garçons.

Lu dans leur unique version, un moyen format au joli papier crème, et une couverture très colorée sur fond blanc.

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