Kay Scarpetta est chargée de l’autopsie de Lori Petersen, 30 ans, la 4ème victime d’un tueur en série aux manies identiques : au cœur de la nuit de vendredi à samedi, il pénètre chez sa proie ( qui en général vit seule) par une fenêtre laissée ouverte ; il la ligote, la viole et la torture avant de l’étrangler. Kay est secondée par Pete Marino, un policier vulgaire et macho.
Ces meurtres à répétition sont suivis et commentés par une journaliste fouineuse, Abby Turnbull, et certains détails dans son journal convainquent le commissaire Amburgey que Scarpetta a été imprudente et a laissé filtrer des détails qui encouragent le tueur.
Mise en cause, Kay se confie au séduisant avoué Bill Bolz, dont elle est devenue la maîtresse.
Une cinquième jeune femme est assassinée. L’étau se resserre autour de l’héroïne, dont la carrière risque d’être très courte si elle ne découvre pas très vite l’identité du meurtrier…
Récemment, j’ai voulu me plonger dans Scarpetta, le 16ème polar de Patricia Cornwell – oui, je sais j’ai du retard, il y en a 24 ! Et à ma grande honte… j’ai dû renoncer à ma lecture du côté de la page 10. La raison ? Les allusions à des personnages et des faits antérieurs !
Au moins, cet essai m’aura appris une chose : avec l’héroïne de Patricia Cornwell, il est prudent de garder le contact au fil de sa vie, déjà longue.
Que faire ? Eh bien… tout reprendre depuis le début !
Voilà comment et pourquoi je me suis plongé, 25 ans plus tard, dans la (re)lecture de Postmortem. Un coup d’essai et un coup de maître : notre médecin légiste, encore jeune, succède au docteur Cagney - mais elle a déjà un passé : orpheline de père, elle a été agent du FBI, Elle vient de recueillir sa nièce Lucy ( la fille de sa sœur Dorothy, empêtrée dans des liaisons éphémères ) qui, à 10 ans est déjà surdouée et fana d’informatique, une technologie dont le rôle est ici essentiel.
Le style de Patricia Cornwell, dans ce premier volet, est d’une efficacité et d’une précision redoutables. L’action, passionnante, est rapide, pleine de rebondissements, et pimentée de nombreuses descriptions cliniques très détaillées, à l’origine du succès de la future série des Experts : aucun doute, l’auteur fréquente les morgues et connaît le détail des procédures sur le bout des doigts ! Au début des années 90, la génétique et l’informatique sont en pleine expansion, et Cornwell les utilise et les maîtrise à merveille !
Scarpetta s’exprime à la première personne et au passé – un procédé qui deviendra récurrent pour la suite des enquêtes de notre héroïne, promise ( dans sa vie professionnelle… et littéraire ! ) à un brillant avenir. Comme dans un Agatha Christie ( le modèle avoué de Patricia Cornwell ) il faut attendre les dernières pages pour que soient levées toutes les inconnues. Une mécanique impeccable, avec tout ce qu’il faut de fausses pistes et de soupçons.
Lu dans la jolie version cartonnée du Masque, où figurent encore pas mal de coquilles ( le traducteur est Gilles Berton, et pas Breton ), notamment dans l’usage impropre de passés simples alors qu’il s’agit d’imparfaits – une erreur reproduite dans la réédition de l’intégrale au Grand Livre du mois ( 4 enquêtes par volume ) – une édition dans laquelle le préfacier, François Rivière, livre de passionnantes révélations sur la vie privée de Patricia Cornwell… très proche de celle de son héroïne récurrente !
CG