A propos des migrants : Lettre ouverte à nos amis américains en général… Et aux Républicains en particulier

Chers amis Américains ( et Républicains ),

Ainsi, quand 4 000 méchants migrants venus du sud ( Honduras, Mexique ) tentent de rejoindre votre beau pays et lancent des pierres à la police qui les empêche de progresser… vous jugez légitime que 15 000 policiers répliquent en tirant sur eux à vue.

Soit. Mais vous avez la mémoire courte.

En Amérique ( et aux Etats-Unis ), les premiers migrants… c’est vous !

Au XVIe et au XVIIe siècle, attirés par ces territoires tout neufs, vos ancêtres européens, anglais, irlandais, italiens, néerlandais, espagnols, portugais ( j’en passe ) ont débarqué sur ce double continent… qui était déjà occupé.

Il est vrai qu’il était peuplé de sauvages naïfs, peu vêtus, souvent accueillants, et toujours incroyants ( en tout cas, il est vrai : ce n’étaient pas de bons chrétiens ).

Au départ, ils n’ont pas rejeté les migrants qu’étaient vos ancêtres.

Certains Indiens ( ou plutôt Peaux-Rouges – sans parler des descendants des Incas, des Mayas… ) vous ont même accueillis comme des dieux.

Mais la raison du plus fort a eu raison de ces populations décidément gênantes.

Ils étaient plusieurs millions avant l’arrivée des Européens. Et moins de 300 000 il y a cent ans. Parqués dans des réserves.

Eh oui, les bons cow-boys ont eu raison des méchants et cruels Peaux-Rouges, comme voulaient nous le faire croire les westerns des années cinquante…

Quant à votre héros Buffalo Bill, il serait sans doute jugé aujourd’hui pour crime contre l’humanité, responsable de l’extermination de milliers de Peaux-Rouges : en supprimant les bisons, il affamait les Indiens. Eh oui, et puis il fallait bien fournir en viande les ouvriers du Pacific Railway qui voulaient relier l’Atlantique à la côte ouest… en exterminant les populations qui auraient ralenti la marche du progrès.

Les migrants ? Vous en étiez. L’avez-vous oublié ?

De quel droit vous êtes-vous appropriés ces territoires déjà habités ?

Il faut durcir « le droit du sol », a affirmé Donald Trump.

Un sol dont les anciens occupants ont été spoliés, chassés, exterminés.

Par millions. Et par vos ancêtres.

Des migrants.

Pardonnez-moi de vous le rappeler.

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