Deuxième enquête de Kay Scarpetta, médecin légiste en Virginie ( U.S.A. ) !
Cette fois, l’héroïne de Patricia Cornwell ( et son collègue macho Marino ) travaillent sur le meurtre sauvage de l’écrivaine Beryl Madison, qu’un(e) inconnu(e) menaçait de mort depuis plusieurs semaines, et qu’elle a visiblement laissé entrer chez elle sans se méfier. Bizarre !
Ah… il faut savoir que la victime travaillait à une longue autobiographie qui risquait de mettre en cause un autre écrivain, Cary Harper, qui l’avait recueillie et coachée alors qu’elle était encore très jeune. Entre-temps, ce fameux Cary Harper, devenu célèbre pour avoir publié un chef d’oeuvre… était devenu incapable de publier le moindre autre livre ! Cary Harper vit avec sa sœur, Sterling, une vieille dame qui avait beaucoup d’affection pour Beryl.
Mais voilà : les proches de Beryl sont assassinés ( ou… se suicident ? ) à leur tour – et Kay ne dispose que de maigres indices, notamment une fibre de tissu dont l’origine, pense-t-elle, pourrait lui livrer le métier ( et les mobiles ? ) du meurtrier.
Sa quête va l’entraîner jusqu’à Key West, célèbre ville balnéaire de Floride où Beryl a sans doute achevé l’écriture de cette autobiographie, un manuscrit devenu introuvable !
Et surtout un récit que Cary Harper aurait donné cher pour lire – et en différer la publication.
Avec ce deuxième opus, Patricia Cornwell persiste et signe un polar scientifique haletant, sur fond d’écrivains, d’écriture et de vilains secrets de famille. Le seul reproche qu’on pourrait faire à ce polar serait… le fait que sa structure soit presque une copie conforme de Postmortem ! Y compris ( et surtout ) pour la fin, une confrontation haletante et sanglante de l’enquêtrice avec le meurtrier enfin découvert.
Ce serait là un reproche bien mince, parce que la machine fonctionne magnifiquement : fausses pistes, meurtres successifs, suicides suspects… le lecteur reste en haleine jusqu’au bout, suivant pas à pas cette narration ( et cette quête, voyages compris ) dont la logique est parfaitement respectée. On sait que Patricia Cornwell avait un modèle : Agatha Christie. Comme dans les romans de cette dernière, le lecteur dispose des mêmes indices que l’héroïne. Ici apparaît un homme qui a joué un grand rôle dans la vie affective ( déjà tumultueuse ! ) de Kay Scarpetta : Mark James, qu’elle a aimé, quitté… et qu’elle aime encore ! Son rôle dans ces Mémoires Mortes ( à noter le double sens du titre, fort bien trouvé – le roman s’appelle Body of evidence ) sera trouble jusqu’au bout.
Lu dans sa version d’origine, un grand format des Editions du Masque, de couleur jaune avec son fameux « loup » noir dont un œil est traversé d’une plume – autrefois, un livre de poche dans lequel je découvrais les romans policiers dans les années soixante.
Anecdote : cet éditeur fut le premier, en France à ne publier que des romans policiers. Avec, en 1927, l’un des meilleurs ( à mes yeux ) romans d’Agatha Christie, Le meurtre de Roger Acroyd.
CG