CELUI QUI DESSINAIT LES DIEUX, Alain Grousset, Scrinéo

Dans la tribu de Zurg, le jeune Libhô est vite devenu l’ami de Taar, dont la charge est de dessiner des animaux sur les parois des grottes Ces animaux ( les dieux du titre ! ), les hommes vont devoir les affronter pour se nourrir de leur chair et confectionner des vêtements et des outils avec leur carcasse et leur peau.

Myope et malade, Taar avant de mourir, désigne Libhô comme son successeur. Lourde tâche ! Parce que si la chasse est mauvaise, c’est la faute du dessinateur qui n’a pas bien fait son travail. De plus, Libhô a un ( non : deux ! ) ennemis jurés, et pas n’importe lesquels : le chaman et son fils Urkam qui espérait être le successeur de Taar.

A la suite de mauvaises chasses, Libhô doit s’enfuir ; Sag, le chien du sorcier qui l’a adopté, l’accompagne – il le secondera utilement..

L’objectif de Libhô ? Rejoindre « la grande eau » et surtout la Grande Grotte superbement ornée, dont Taar lui a tant parlé. Une longue errance, au cours de laquelle il fera la rencontre de la jeune Maraa, qui sculpte des animaux dans du bois ou des os. Une raison de plus, pour le couple, de parvenir à cette mystérieuse caverne – un périple semé d’embûches…

Les romans préhistoriques pour la jeunesse sont devenus assez rares pour qu’on se penche sur celui-ci, dont l’action séduira les jeunes lecteurs ( de CM1 & CM2 en priorité ).

Mais ce qui frappe dans ce récit, c’est surtout la richesse et la précision de la documentation. Où, comment, pourquoi et de quelle façon s’y prenaient les artistes du paléolithique supérieur ( entre 45 000 et 12 000 ans ) pour orner les parois de leurs grottes ? Les réponses sont ici, dans cette double quête au cours de laquelle les héros devront affronter un incendie, une rivière en crue ( le Rhône ? ), des ours – et autres mauvaises rencontres.

Ce roman a les qualités d’un documentaire. Le lecteur y apprend dans le détail comment faire du feu d’une façon plus réaliste et précise qu’en frottant deux silex !

L’auteur, dans sa postface, remercie l’aide que lui a fournie Jean Clottes, un spécialiste de l’art rupestre, et l’abbé Nouel qui, autrefois, lui a donné le goût de la préhistoire.

Quant à la Grande Grotte, elle pourrait bien être la grotte Cosquer, aujourd’hui sous les eaux, mais autrefois au bord de la Méditerranée !

Lu dans son unique version ( l’ouvrage est sorti en mai dernier ), un joli moyen format au papier épais et à la typographie aérée. Pas d’illustrations – sauf celle de la couverture qui représente Libhô en pleine action sous le regard du chien Sag.

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