Questions de David Circé, pour le fanzine L’Étoile Étrange ( 5 )

9. Pouvez-vous nous recommander des salons de Science-fiction français ou d’autres évènements (littéraires, BD) que vous connaissez bien ?

En premier lieu, Les Utopiales, le Festival international de SF de Nantes. Il a lieu chaque année au Palais des Congrès et rassemble un grand nombre d’auteurs de tous les pays. On y projette des films, on y rencontre des écrivains, on assiste à de nombreux débats… J’ai assisté et participé à sa création – j’y reviendrai.

Ensuite, Les Imaginales d’Epinal, une manifestation qui ratisse large puisqu’on y trouve ( euh… au fond comme à Nantes, désormais ! ) autant d’heroic fantasy que de SF avec, là encore, une pléiade d’auteurs, des ventes-signatures, des débats – cette fois dans un cadre plus discret et aéré.

Enfin, Scientilivre, le salon de la SF et du livre scientifique. Il a lieu chaque troisième week-end à l’Agora de Labège, dans la banlieue de Toulouse, où vivent une grande partie des ingénieurs d’Airbus et d’Ariane, à deux pas de la Cité de l’espace. Là encore : conférences de scientifiques de tous horizons : océanographes, climatologues, géologues, astrophysiciens… A deux reprises, le philosophe des sciences Michel Serre a été l’invité d’honneur. Il y a des vente-signatures d’écrivains scientifiques ou de SF - et de nombreux ateliers destinés au jeune public. Scientilivre a été créé il y a 19 ans et est géré par l’association Délires d’Encre dont euh.. je fais partie depuis 17 ans ! Ce qui explique que je sois toujours présent là-bas.

Bien sûr, il existe de nombreuses manifestations : la convention nationale de SF, annuelle, qui a lieu dans une ville différente à chaque foiset cette année, en 2020, elle aura lieu en août, à Orléans ! me fait remarquer Patrick Moreau, mon webmaster. Il y a bien d’autres salons de SF comme Entres les mondes, à Aurillac. Quant à la convention mondiale de SF ( me fait toujours remarquer Patrick Moreau – merci pour ce rappel, Patrick ! ), son principe de base c'est qu'il y a très peu d'invités (2 ou 3) et que les auteurs ( anglo-saxons ) qui y viennent ont l'habitude de payer leur venue (ou leur éditeur !).

Dresser la liste de toutes ces manifestations serait vain.

Et dans le domaine des salons généralistes ( Le Salon du livre de jeunesse de Montreuil ou/et le Salon du livre de Paris, Porte de Versailles), il faut aller au moins une fois dans sa vie à la Foire aux livres de Brive et au salon Etonnants Voyageurs de Saint Malo ! Je n’ai encore jamais été au Salon de la BD d’Angoulême.

10. Pouvez-vous nous raconter l’un de vos meilleurs souvenirs de ces rencontres ?

J’en ai plusieurs ! Presque tous concernent Les Utopiales qui, au départ, s’appelaient tout simplement Utopia. Comme le dit Wikipedia ( et j’ignore comment cela a fini par se savoir ! ) c’est moi qui avait eu l’idée de ce nom lors de sa création, en 1997, par Bruno della Chiesa – dans le salon de notre maison périgourdine, mais oui ! Les premières éditions eurent lieu au Futuroscope de Poitiers. J’en étais le parrain et le premier invité était… Jack Vance. Lorsque ce salon changea de nom ( la chaîne de cinéma Utopia nous y contraignit ! ) et fut transposé à Nantes, je fis un petit discours d’inauguration. Après quoi je rejoignis le public car aussitôt que j’eus quitté la scène, on diffusa La Jetée, le fameux classique de Chris Marker. Dans l’obscurité, je sentis une main se poser sur mon épaule et une voix m’affirmer, avec un accent américain prononcé :

- J’ai beaucoup apprécié tout ce que vous avez dit. C’était magnifique. Je vous félicite.

- Merci. Mais… qui êtes-vous ?

- Oh, Un petit auteur américain. Vous ne me connaissez sûrement pas. Je m’appelle David Brin.

J’étais stupéfait. Et ravi. J’avais évidemment lu La chose au cœur du monde, Message de l’univers et d’autres ouvrages de David Brin. Mon fils, Sylvain, était un fan absolu. Au cœur de la comète ( co-écrit avec Gregory Benford ) était son livre de chevet. Du coup, David et moi avons sympathisé et signé nos livres côte à côte pendant toute la durée de la manifestation. Il nous a même invités, ma femme et moi, à San Diego… mais nous n’y sommes jamais allés.

L’année suivante, l’invité d’honneur était Robert Silverberg. Et comme nous prenions notre petit déjeuner côte à côte dans le Novotel qui jouxte la cité des congrès, je me suis présenté ( malgré mon anglais basique ) en lui précisant que je l’avais publié chez Gallimard, dans ma petite collection Folio Junior SF, en 1981 ; un recueil, L’homme qui n’oubliait jamais, qui contenait sa nouvelle au titre éponyme. Il a souri, froncé les sourcils et précisé :

- 1981 ? Non. Gallimard m’a envoyé votre recueil. C’est en janvier 1982 qu’il est sorti.

Là encore, j’ai été bluffé: c’est lui, Robert Silverberg, « l’homme qui n’oubliait jamais ». Il a la mémoire totale, un vrai phénomène !

11. Avez-vous déjà participé à une Convention Mondiale de la Science-fiction ? (Worldcon) Pouvez-vous nous raconter une anecdote à ce sujet ?

Je n’ai jamais participé à une convention mondiale. 

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