En ces temps de confinement et de crise coronavirusienne, je ne viens pas ajouter ma voix à toutes celles qui condamnent et additionnent les erreurs, atermoiements et retards des autorités. Je retiens cette affirmation du chef de l’Etat :
- J’écoute les scientifiques.
Soit – même s’il a fallu en effet une semaine, voire un mois pour que soient prises des décisions de confinement.
Sans vouloir applaudir la Chine, il faut reconnaître qu’après une méchante bévue (le médecin lanceur d’alerte accusé d’avoir menti…et mort lui-même du Covid 19 !), ce pays a pris, le 24 janvier, des mesures dictatoriales propres à limiter les dégâts.
Deux mois plus tard : 3 500 morts pour 1 milliard 300 millions d’habitants.
Qui dit mieux ?
A l’heure où j’écris ces lignes, le 25 mars, en France nous approchons les 1 000 morts avec 67 millions d’habitants. Cherchez l’erreur.
Aussi, je rejoins l’analyse de Jean-Baptiste Fressoz, chercheur au CNRS, qui juge que c’est le moment pour agir contre le changement climatique : cette crise pourrait être l’occasion de décarboner notre économie !
Soyons cynique : au moins, le Covid 19 a eu un effet bénéfique… eh oui : le CO2 a commencé à baisser – forcément, la circulation (et la consommation) ont nettement chuté ! C’est la preuve que des mesures drastiques ont des résultats immédiats.
- J’écoute les scientifiques ?
Mais ils sont 15 364 à lancer l’alerte ! Une alerte qui ne date pas d’hier :
- Notre maison brûle et nous regardons ailleurs !
Saluons feu Jacques Chirac qui a prononcé cette phrase… le 2 septembre 2002.
Déplorons aussi et surtout qu’il n’ait pris aucune mesure pour limiter l’incendie – pas plus lui que tous ses successeurs !
Las ! Pour le réchauffement climatique, ce n’est pas un ou deux mois de retard que nous avons pris mais VINGT ANS.
Et même QUARANTE si l’on se souvient des avertissements d’Haroun Tazieff en 1979 – voire bientôt 50 ans avec le fameux Halte à la croissance du Rapport Meadows en 1972.
Les victimes ? Elles seront beaucoup plus nombreuses : les plus pessimistes affirment que l’humanité pourrait disparaître en l’espace de deux siècles.
Ah oui… c’est vrai : ça nous laisse le temps. Avec le Covid 19, les morts s’accumulent en quelques jours ou quelques semaines. Alors on s’affole un peu.
Avec le réchauffement, c’est plus sournois, car plus lent – mais inexorable.
Parce qu’un jour (cet été sans doute) on verra le bout de la pandémie.
Pour le réchauffement climatique, c’est différent : le bout, c’est la fin de l’humanité.
Si la crise du coronavirus pouvait servir de leçon, il serait temps en effet de prendre des décisions à la mesure d’une menace qui ne date pas d’hier.
Ah oui, j’oubliais : il y a l’économie. La croissance. Et le PIB.
Tiens ? Grâce au Covid 19, on commence à comprendre que ce n’est pas la priorité.
CG